L'homme qui voulait vivre sa vie / Douglas Kennedy #2

" Les poings endoloris, j'ai battu en retraite comme un chien mouillé. Et c'est là, alors que je regagnais ma voiture d'une démarche accablée, que je l'ai aperçue. Elle me regardait par une fenêtre. Elle semblait abattue, enfermée dans sa peine. Un très bref instant, nos yeux se sont rencontrés. Un instant de terrible indécision, un instant où le voile de l'aggressivité s'est levé pour nous laisser partager une commune, une immense tristesse. A cet instant, nous avons compris, elle et moi, que désormais nous étions seuls dans la vie.
Mais ce moment ne pouvait pas durer. De loin, j'ai vu ses lèvres former deux mots : " Je regrette." Ce n'était pas une offre de paix, non. Juste un constat, définitif, indiscutable.

La fenêtre s'est éteinte. C'était la fin. La vraie. Il était temps de tirer le rideau pour de bon. "